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second mémoire

(46) La plus grande partie des bateaux employés à ce transport sont déchirés sur les ports de Paris ; et ce qu’on en conserve pour remonter le canal, le remonte à vide ou presque à vide. Il est certain du moins que les denrées et les marchandises que l’on transporte de la Seine dans la Loire, n’équivalent pas en poids à la centième partie de celles qui viennent de la Loire dans la Seine.

La longueur développée du canal de Briare depuis le point de partage jusqu’à la rivière de Loing, est de 34,582 mètres, et sa pente, qui est de 78m 74c est rachetée par 27 écluses, dont quelques-unes ont près de 4 mètres de chute.

(47) Il y a long-temps qu’on a été frappé pour la première fois de la dépense d’eau qui a lieu en pure perte au passage d’écluses dont la chute est aussi considérable et si peu proportionnée au tirant d’eau des bateaux destinés à les traverser. Mais enfin, tel est l’état des choses ; pour savoir ce qui en résulte, cherchons d’abord quel serait le volume d’eau rigoureusement nécessaire pour opérer la circulation de 170,000 tonneaux de marchandises sur le canal de Briare.

Or, il est évident que si le nombre de ses écluses avait été quadruplé, leur chute moyenne eût été réduite à 75 centimètres environ ; si, de plus, le tirant d’eau des bateaux en pleine charge eût été porté à 1m, 50c, il est évident encore que, par suite de cette diminution de chute des écluses, et de cette augmentation de tirant d’eau des bateaux, les 1350 qui auraient eu ensemble le même port que les 3380 bateaux qui sont descendus dans la Seine en 1819, c’est-à-dire, qui auraient déplacé le même volume de 170,000 tonneaux auraient fait remonter, de la rivière de Loing dans le bief de partage, la moitié de ce volume ;