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second mémoire

tion, exposées aux mêmes dégradations que celles qui ont à soutenir une hauteur d’eau plus considérable ; car c’est toujours de la différence de niveau qui existe entre les deux biefs auxquels une écluse sert de communication, que dérivent les différents efforts qui tendent à opérer la destruction de cet ouvrage.

(42) Quant à l’objection tirée de la lenteur avec laquelle la navigation se ferait sur un pareil canal à cause de la multiplicité et du rapprochement de ses écluses, sans considérer qu’il s’agit moins ici d’économiser le temps que d’économiser l’eau, il est aisé de s’assurer que cette objection est sans fondement.

Nous venons de dire, en effet, que les exportations du Creuzot en charbon de terre et en fonte de fer pouvaient s’élever annuellement à 4000 tonneaux ; supposons maintenant que leur transport s’effectue en deux cents jours de navigation, ce sera un mouvement de 20 tonneaux par jour ; supposons encore que l’on emploie des bateaux de cette capacité, c’est-à-dire du port de 20 tonneaux, ils auront à très-peu près 14 mètres de longueur, 1m, 50c de large, et ils tireront 1m, 30c de hauteur d’eau, leur poids compris.

La chute de chaque écluse étant fixée à un mètre, il faudra tirer d’un bief quelconque 20 à 22 tonneaux d’eau pour remplir le sas de son écluse inférieure. Cette eau y étant introduite par des orifices équivalents en somme à un cinquième de mètre superficiel, on trouve, toutes corrections faites, que pour remplir et vider le sas, il ne faudra pas tout-à-fait une minute ; ajoutant deux autres minutes pour le temps perdu et les fausses manœuvres, on voit que la traversée de 48 écluses par le même bateau exigera à peu près