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histoire de l’académie,

lorsque les méthodes les plus parfaites pour l’extraire sont encore accompagnées de tant de douleurs et de dangers, on n’osait pas s’attendre à des procédés si simples, et sujets à si peu d’inconvénients. Une sonde droite et creuse que l’opérateur apprend à introduire sans autant de difficultés que la direction flexueuse de l’urètre pouvait le faire craindre, contient une autre sonde creuse aussi, et dont l’extrémité se divise en trois branches courbes et élastiques. Une fois la première sonde dans la vessie, on en fait saillir le bout de la seconde ; ses branches devenues libres s’écartent par l’effet de leur élasticité. On cherche à saisir entre elles le calcul que l’on veut détruire, et, quand on s’aperçoit qu’il y est pris, on l’y fixe en retirant un peu cette sonde intérieure ; alors on fait avancer un stylet qui est dans l’axe des deux sondes, et dont le bout est en forme de lime ou de scie circulaire, ou comme une petite couronne de trépan ; et le faisant tourner avec un archet, on réduit ainsi en deux ou trois reprises la pierre en poussière. Une injection d’eau tiède débarrasse chaque fois la vessie des parcelles et du détritus que l’opération a détachés. On entend le bruit de l’instrument qui agit sur la pierre. Le patient éprouve plus de gêne que de douleur. Après qu’il est délivré, quelques bains de siége, quelques sangsues au périnée, l’usage d’une boisson douce et détersive, sont les seuls auxiliaires que l’on ait jugé utile d’employer. Les commissaires de l’Académie ont vu délivrer ainsi en trois séances, d’un mal cruel, un homme que ces opérations fatiguaient si peu qu’il venait à pied chez le chirurgien pour les faire reprendre. Plusieurs autres cures non moins heureuses ont eu lieu sous leurs yeux. Sans doute des pierres enkistées, c’est-à-dire enchâssées dans le tissu de la vessie, des pierres