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histoire de l’académie,

2o Qu’elle a été communiquée par un navire à un autre navire, et à la garnison de l’île de l’Ascension, où elle a paru pour la première fois ;

3o Qu’elle ne s’est point transmise dans cette île au-delà de la sphère des communications ; et que les hommes qui se sont trouvés séquestrés naturellement, n’en ont point été atteints ;

4o Enfin, qu’en éclatant avec violence au mois de mai par une température modérée, sur un rocher nu, isolé, battu par les vents, où il n’existe ni bois, ni marais, ni population autre qu’un faible poste militaire, elle a montré qu’elle peut être quelquefois indépendante des conditions considérées comme nécessaires à sa propagation ; et qu’il suffit, dans certains cas, que son germe soit importé dans un lieu quelconque, pour qu’il produise en se développant les effets les plus meurtriers, et fasse périr le tiers, la moitié, même les trois quarts de ceux qu’il peut atteindre.


Toujours occupé de nous mettre en garde contre les maladies pestilentielles qui peuvent se propager par la contagion, M. Moreau de Jonnès a lu à l’Académie un travail sur l’itinéraire que suit, depuis quelques années, le cholera-morbus de l’Inde ; ce mal effrayant qui a causé tant de ravage dans les régions orientales, et qui semble aujourd’hui s’approcher de l’Europe par plusieurs côtés.

Dans l’espace de sept ans, de 1817 à 1823, il s’est répandu de proche en proche, depuis les Moluques jusqu’au rivage de la Syrie, et depuis les îles de France et de Bourbon jusqu’aux côtes de la mer Caspienne et à l’embouchure du Volga : ce qui place les points extrêmes de ses ravages à une distance