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histoire de l’académie,

avec une patience et une assiduité que rien ne fatigue, à compléter ce genre de recherches ; il a même pris la peine d’apprendre autant de dessin qu’il lui en fallait pour rendre clairement ce qu’il avait observé ; et la lithographie lui prêtant aujourd’hui son utile secours, il pourra nous donner sur les insectes une splanchnologie plus détaillée, et qui portera sur un nombre d’espèces infiniment plus grand que celui que l’on doit à Daubenton, à Pallas et à leurs successeurs, relativement aux quadrupèdes. Si l’on applique à chacune de ces espèces, par la pensée, ce qu’il serait bien impossible qu’un homme entreprît de vérifier en effet pour toutes, une organisation à peu près égale en complication à celle qui a été décrite dans la chenille par Lyonnet, et tout récemment dans le hanneton par M. Strauss, et cependant plus ou moins différente dans chaque insecte, l’imagination commencera à concevoir quelque chose de cette richesse effrayante, de ces millions de millions de parties, et de parties de parties, toujours corrélatives, toujours en harmonie, qui constituent le grand ouvrage de la nature.

Il ne nous serait pas possible de donner ici une analyse suffisante d’un travail qui se compose essentiellement de détails. Nous dirons seulement que l’auteur généralise d’une manière heureuse des résultats qui n’avaient encore été en quelque sorte qu’aperçus ; qu’il montre entre les formes intérieures et extérieures, entre les viscères et le genre de vie, des rapports analogues à ceux que l’on connaît dans d’autres classes d’animaux. Ainsi les intestins des insectes essentiellement carnassiers sont courts ; l’estomac des hannetons, et plus encore celui des scarabées qui vivent dans les fumiers des quadrupèdes herbivores, est très-allongé ; l’intestin est