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histoire de l’académie,

semble avoir plus de propension à employer le nombre cinq que tout autre, tirant ses principales preuves du règne végétal, annonça, en 1655, que dans le plus grand nombre des fleurs on trouve ce nombre simple ou multiple dans la distribution de leurs parties. Effectivement il appartient au moins aux 9/10es des plantes dicotylédones, tandis que le nombre trois ou ses multiples appartient peut-être aux 99/100es des monocotylédones. D’un autre côté, Brown faisait aussi remarquer que dans le plus grand nombre des plantes à feuilles alternes, celles-ci se trouvent disposées de manière à former autour de la tige une spirale tellement régulière, que la sixième revient constamment au-dessus de la première, et la onzième au-dessus de celle-là, en sorte qu’elles forment autour de la tige cinq séries régulières.

La première de ces observations paraissait être une des preuves les plus spécieuses de la proposition de M. Dupetit-Thouars, que la fleur n’est qu’une transformation d’une feuille et du bourgeon qui en dépend. Effectivement, le nombre cinq se trouve évidemment dans les nervures palmaires d’un grand nombre de feuilles ; de la vigne, par exemple. Rapprochez-en les deux bords et supposez-les soudés en cornet, vous avez une fleur à cinq divisions, par conséquent à cinq étamines, tandis que dans le marronnier d’Inde, qui a sept folioles, vous avez sept étamines. Ainsi, suivant l’auteur, la fleur n’aurait été composée que d’une seule feuille, tandis qu’il peut y en avoir plusieurs dans le fruit, ce qu’il faisait dépendre de leur arrangement primordial.

Cette théorie paraissait séduisante ; mais M. Dupetit-Thouars ne dissimule pas que dans plus d’une occasion, l’observation lui a semblé contraire ; et cependant il a été assez