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histoire de l’académie,

1819, et sur l’influence que l’opinion de leurs départements attribue au déboisement des montagnes relativement à la température, à la diminution des eaux, à la force et à la fréquence des vents.

On a obtenu successivement des réponses de cinquante-six de ces magistrats, et comme on pouvait s’y attendre, les questions y sont traitées sous des points de vue fort divers, et les résultats n’en sont pas toujours bien concluants. Cependant il paraît certain, par des documents écrits, par le souvenir des vieillards, que dans des lieux où l’on cultivait autrefois l’olivier, la vigne, le châtaignier et d’autres végétaux sensibles à !a gelée, cette culture ne s’est pas maintenue ou est même devenue impossible.

Des défrichements n’ont pas été aussi généraux qu’on s’est plu à le répandre. Dans trente-quatre départements qui possédaient ensemble 3,439,941 hectares de bois, il n’en a été arraché que 204,092 ; mais ce n’est pas d’après l’étendue seule, mais par la nature des bois supprimés que les effets de ces défrichements doivent être jugés : les forêts d’arbres résineux, les plus importantes comme abris, ont diminué plus généralement ; les futaies de chênes, de hêtres, de nos montagnes du second ordre, ont presque toutes été transformées en taillis, et il faudrait des lois sévères et exécutées pendant un siècle, pour que les grands arbres, propres aux. constructions civiles et navales, redevinssent aussi abondants qu’ils l’étaient en 1789.

Ce n’est, au reste, que dans quatorze départements que l’on a pensé que le déboisement des montagnes a causé le refroidissement de l’air ou du sol ; l’opinion contraire a été exprimée dans trente-neuf. On a reconnu dans trente-deux