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éloge historique

trument contre l’effet d’une percussion subite. Si on laisse tomber la pièce, ou même si on la projette contre un obstacle, on trouve avec surprise les pivots intacts, quoique leur épaisseur soit celle d’un fil délié : il arrive que pendant la durée du choc, les pivots ne supportent rien ; ils sont suppléés par une masse plus forte qui commence à servir au moment du danger, et qui les rétablit aussitôt après dans leur lieu précédent.

On sait quels avantages les sciences nautiques, la géographie et l’astronomie retirent des instruments qui servent à la mesure exacte du temps. Cette application est trop généralement connue, pour qu’il soit nécessaire d’en rappeler les principes.

Les gouvernements les plus éclairés ont encouragé les recherches qui avaient pour objet de perfectionner les horloges marines.

En Angleterre, sur la proposition de Newton, le parlement a offert et a donné des récompenses aux inventeurs. Harrison a reçu environ cinq cent mille francs ; il avait consacré à ces recherches plus de quarante années.

En France, l’honneur, les prix académiques, le concours de quelques hommes d’état, ont excité deux grands artistes, contemporains et émules d’Harrison, Pierre Leroy et Ferdinand Berthoud. Ils n’avaient aucune connaissance des inventions anglaises, qui furent très-long-temps tenues secrètes ; l’un et l’autre parvinrent en même temps, et par des procédés très-différents, à résoudre la question proposée avec une précision bien supérieure à celle qu’on avait indiquée en Angleterre comme suffisante pour obtenir les récompenses promises.