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de m. breguet.

but ; car nous sommes assurés que, dans le cours de vingt siècles, la durée de la révolution diurne n’a pas varié de la centième partie d’une seconde.

M. Breguet a perfectionné successivement toutes les branches de son art. Les plus importantes sont celles qui lui doivent le plus de progrès ; et, ce qui est remarquable, elles ont reçu de lui presque toujours une simplicité inattendue.

Il a supprimé la partie du rouage qui porte le nom de fusée, mécanisme fort ingénieux dont l’origine est inconnue. On ne pouvait pas conserver à cette pièce sa simplicité primitive. La chaîne qui l’entoure est formée de plusieurs milliers de parties, et ce n’est pas la seule cause des accidents multipliés et inévitables auxquels cet appareil très-compliqué donnait lieu. M. Breguet le remplace par des forces élastiques, modérées et constantes, qui exercent leur action d’une manière très-simple. Les frottements sont plus égaux, plus doux, et le nombre des pièces est beaucoup moindre. L’expérience a prononcé sur cet heureux changement, et la plupart des grands artistes l’ont imité. On peut dire, sans que cette remarque ait rien de contradictoire, qu’il fallait un talent ingénieux pour inventer ce mécanisme, et un talent parfait pour le supprimer.

Le procédé de suspension élastique n’est pas moins remarquable. Il a pour objet de prévenir la rupture des parties les plus délicates et les plus importantes de l’appareil, celles qui contiennent le balancier. Cette pièce est supportée par des pivots.d’une extrême ténuité ; et il semble que le moindre choc fortuit pourrait les rompre. Un art ingénieux s’oppose à cet accident. M. Breguet a inventé un mode de suspension, qui garantit complètement cette portion principale de l’ins-