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122 ETAT dé la végétation

Le système nerveux est à la fois l’intermède et l’agent de ces modifications de notre être. Les végétaux privés de ce point de contact avec la nature, sont affectés d’une autre manière et atteints par d ? autres conséquences de la raréfaction de l’air. ̃̃•

Nous venons de voir que la vivacité de la lumière est une de ces conséquences. L’accélération, de l’ëVaporation en est une autre et celle-ci agit en même temps mais diversement, sur les végétaux et sur nous. v

On en éprouve l’effet, lorsqu’à la cime des montagnes on ressent un froid que l’observation du thermomètre ne justifie pas. Cette sensation singulière, qui a autrefois frappé Darcet au sommet du Pic du Midi est aussi facile à expliquer aujourd’hui qu’elle paraissait alors inexplicable. C’est encore à la facilité avec laquelle s’exécute la perspiration cutanée et pulmonaire que nous devons de n’avoir rien à redouter de la répercussion de la sueur, quand nous atteignons ces cimes, bien que nous ayons passé du chaud au froid, et du mouvement au repos ; tandis qu’au contraire, cette répercussion est fort à craindre quand nous descendons des sommets vers la plaine, quoique alors la fatigue soit bien moindre, et la transition du froid au chaud.

Quant aux végétaux soumis comme nous à If évaporation ils semblent en redouter ici l’excès, et ne l’éprouver que pour être avertis de s’en défendre-Cette disposition se fait apercevoir plus ou moins dans un grandfc nombre de nos plantes alpines elle est surtout manifeste dans. certaines espèces que nous trouvons, plus bas garnies de. feuilles vertes, minces, se desséchant très-facilement, et que nous retrouvons sur les cimes, avec des feuille glauques, épaisses, et revêtues d’un épidémie imperméable.