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XXXVIII

jour, que de fois, surtout au cours de cette dernière année 1877, où j’eus l’honneur d’être son confrère à l’Académie des Sciences, il est venu à moi dans notre séance du lundi, en quête de renseignements botaniques, me posant des questions de physiologie végétale souvent embarrassantes et toujours suggestives, m’incitant à.de nouveaux efforts dans cette direction, me témoignant enfin en toute circonstance une affectueuse sympathie, dont je garde pieusement le précieux souvenir. Si j’ai parlé tout à l’heure de sa bonté envers ses élèves, on voit que c’est pour en avoir moi-même éprouvé les effets.

C’est à cette seconde période que se rattachent ses recherches originales sur l’amidon, animal ou végétal ; sur les matières sucrées ; sur la nutrition, toujours indirecte avec formation et digestion. des réserves ; sur la respiration, toujours indirecte aussi, et sur les anesthésiques, qui agissent sur la plante comme sur l’animal. La moisson de découvertes y est assurément moins riche que dans la première. Mais si l’invention y est moins abondante, la doctrine et la critique s’y montrent plus puissantes. Ce n’est qu’après de nombreux tâtonnements, après des essais qui ont duré sept ans, de 1869 à 1876, que ses idées parvinrent à se fixer et à prendre une forme définitive. C’est seulement dans le cours du Muséum de 1876 que, revenant sur le chemin parcouru et recueillant tous les matériaux accumulés, il les assemble en une vaste synthèse pour en faire un monument complet. u J’ai dans l’esprit des choses que je veux absolument finir », écrivait-il cette même année. Ce cours, le dernier de ceux qu’il a professés au Muséum, résume les enseignements précédents, pose les principes et trace le plan de la Physiologie générale. Rédigé par M. Dastre, il a été publié au début de 1878 sous le titre de Leçons sur Les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux et l’auteur a pu en corriger les dernières épreuves sur son lit de mort. Les matériaux épars qu’il avait recueillis sur le même sujet et qu’il se proposait de développer en les complétant par des recherches originales, ont été aussi