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nement qu’une mission composée d’officiers du Service géographique de l’Armée irait reprendre à l’Équateur l’œuvre géodésique qui avait fait la gloire de notre Compagnie au XVIIIe siècle, en procédant à une mesure nouvelle, réclamée par les progrès de la Science, de l’arc méridien de Quito, Poincaré fut l’âme, il n’y a pas d’autre expression, de la Commission de contrôle des opérations nommée par l’Académie. Ce fut à lui que le Gouvernement confia la présidence de la Commission interministérielle chargée de coordonner les applications de la Télégraphie sans fil. Enfin, quand une initiative heureuse détermina la création d’un Conseil des Observatoires des départements, ce fut encore Poincaré qui fut appelé à diriger ses travaux. Il ne refusait pas son concours, mais il le donnait sans enthousiasme, et il avait le talent, qui peut être des plus précieux à l’occasion, de savoir écourter les séances des Commissions.

Il n’était pas né pour être administrateur. Il préférait, et il avait bien raison, poursuivre les travaux de haute envergure qui ne cessaient de le préoccuper.


La recherche de la vérité, a-t-il écrit au début de l’Introduction de son Ouvrage : La valeur de la Science, doit être le but de notre activité ; c’est la seule fin qui soit digne d’elle.


Sa vie entière est une réponse à ceux qui pensent que la Science a été créée uniquement en vue de l’action.

De temps en temps, les devoirs des présidences qui lui étaient confiées lui donnaient l’occasion de rappeler les mérites des confrères que nous perdions. Avec quel talent d’écrivain, avec quelle finesse, quelle bienveillance pour les personnes, il s’acquittait de ce soin, seuls le savent ceux qui l’ont entendu, ceux qui ont lu le beau Volume : Savants et Écrivains, où il a réuni tous les éloges qu’il avait prononcés.

Il nous parle successivement de Sully Prudhomme, de Gréard,