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question. J’avais tous les éléments, je n’avais qu’à les rassembler et à les ordonner. Je rédigeai donc mon Mémoire définitif d’un trait et sans aucune peine[1].


XVII.


Comme il est naturel, tant de publications éclatantes sur tant de sujets divers avaient répandu dans le monde entier la renommée de notre Confrère. Il appartenait à divers titres à une quarantaine d’Académies ou de Sociétés savantes, françaises ou étrangères. À l’occasion de divers anniversaires, il avait reçu des diplômes de docteur des Universités de Cambridge, Christiania, Kolozsvar, Oxford, Glasgow, Bruxelles, Stockholm, Berlin. La Société royale astronomique lui décerna en 1900 sa médaille d’or, qui lui fut remise en séance solennelle par le regretté Sir George Darwin, à qui ses recherches personnelles permettaient d’admirer avec le plus de compétence les découvertes astronomiques de notre compatriote. Un an après, la Société royale de Londres lui décernait la médaille Sylvester. En 1904, il recevait la médaille d’or Lobatschefski de la Société physico-mathématique de Kazan. En 1905, sur la proposition d’une Commission internationale où j’avais l’honneur de représenter notre pays, l’Académie hongroise des Sciences lui décernait le grand prix Bolyai, qu’elle avait fondé en l’honneur des deux illustres savants de ce nom, le père et le fils, et qu’elle avait à attribuer pour la première fois. La France ne restait pas en arrière. Si le peu de temps qui s’écoula entre ses débuts et son élection ne permit pas à notre Académie de lui faire parcourir toute la gamme

  1. Les savants directeurs de l’Enseignement mathématique, MM. Laisant et Fehr, avaient eu l’idée d’ouvrir une enquête sur les habitudes d’esprit et les méthodes de travail des Mathématiciens. Poincaré répondit à leur demande en faisant, sous les auspices de l’Institut général psychologique, une conférence sur l’invention en mathématiques. Cette conférence, riche d’idées fines et ingénieuses, forme le Chapitre III de l’Ouvrage qu’il a publié sous le titre : Science et Méthode. C’est à elle que nous avons emprunté la citation qui figure dans le texte