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LXIII
DE JEAN-BAPTISTE DUMAS

simple et si facile qu’il est encore journellement employé aujourd’hui sa classification des métalloïdes en cinq groupes, universellement admise et que le temps a respectée ; puis, tout un ensemble de recherches de Chimie physiologique, auxquelles ses travaux de physiologie exécutés à Genève avec Prévost au début de sa carrière l’avaient préparé, et qui en étaient comme la suite naturelle sur les matières azotées neutres de l’organisation, en commun avec Cahours (1843) sur l’engraissement des bestiaux et la formation du lait, en commun avec Payen et Boussingault (1843) ; sur la production de la cire des abeilles, en commun avec H. Milne-Edwards (1843 et 1845) ; sur la constitution du lait des carnivores (1845) ; sur le sang (1846).

Il faut signaler enfin ses recherches sur les amides et les nitriles, continuées en collaboration avec Malaguti et Leblanc (1847 et 1848), dernier anneau de cette longue chaîne. Mais une foule d’autres travaux secondaires, exécutés pendant la même période par cet infatigable chercheur, assez importants cependant pour suffire à eux seuls à illustrer un homme, ne peuvent même pas être mentionnés ici. Il y en a trop ; on en a compté 288.

Au début, les recherches qu’on vient d’énumérer furent accomplies à l’École Polytechnique dans le petit laboratoire ancien, amélioré a mesure. Mais bientôt le travail solitaire ne lui suffit plus. Il voulut expérimenter avec des élèves et, dans ce but, il fonda dans l’École à ses frais, en 1833, et entretint de ses deniers un laboratoire privé, où il admit, en les associant à ses travaux, quelques élèves d’élite, comme Boullay, Péligot, Laurent et Malaguti. Plus tard, quand il quitta l’École Polytechnique, en 1839, il transféra ce laboratoire privé dans une maison de la rue Cuvier, en face du Jardin des Plantes, mise à sa disposition par son beau-père Alexandre Brongniart. C’est la que se sont formés, sous sa direction, toute une pléiade de jeunes chimistes, français et étrangers Piria, Stas, Melsens, Delalande, Wurtz, Lewy, Bouis, Leblanc, devenus plus tard des maîtres à leur tour, quelques-uns