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LVII
DE JEAN-BAPTISTE DUMAS

Dumas, sans même lui en parler. L’année suivante, Arago le fait élire par le Conseil de l’École Polytechnique à la place de répétiteur du cours de Chimie de Thénard, sans qu’il ait eu à poser sa candidature. Le, voilà donc pourvu d’une chaire publique et d’un laboratoire. Son départ de Genève a fait cesser nécessairement sa collaboration physiologique avec Prévost et désormais c’est à la Chimie seule, dont les problèmes l’avaient : déjà beaucoup occupé à Genève, comme on a vu, qu’il va pouvoir consacrer toute son activité.

Mais ce n’est pas tout de suite qu’il parvient à s’y mettre. La préparation de ses leçons à l’Athénée, l’expérimentation en public pour le cours de l’École Polytechnique, art difficile où il acquiert bientôt une rare maîtrise, enfin l’organisation de son laboratoire lui prennent beaucoup de temps. On se ferait aujourd’hui difficilement une idée du misérable réduit, décoré du nom pompeux de laboratoire, où était confiné le répétiteur de Chimie à l’École Polytechnique quand Dumas prit ce poste. C’était une sorte de cuisine pour la préparation du cours et une petite chambre sans fourneau, munie d’armoires pour les échantillons. Les appareils et produits usités pour les manipulations et pour les démonstrations dans un cours de Chimie générale constituaient tout l’approvisionnement. Aucun instrument de précision pour les recherches. Aussi fut-il tout d’abord très désappointé. Mais ensuite, faisant appel au talent inventif et persévérant qui l’avait déjà tiré à Genève de semblables difficultés, il finit avec le tempspar monter son laboratoire sur un pied convenable, de manière, à pouvoir y exécuter, avec l’aide d’un préparateur, les recherches personnelles qu’il avait en vue.

On arrive ainsi à l’année 1826, qui marque une date doublement mémorable dans la vie de Dumas. Il a trouvé sa voie dans la Science il est en pleine possession de ses méthodes et de son talent. Pour en donner la preuve, .il publie, sous ce titre modeste : Sur quelques points de la théorie atomistique, un premier Mémoire sur l’ensemble de la