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histoire de l’académie,

1820, des nouveaux alcalis extraits du quinquina, et dans lesquels il y avait lieu de croire que résidait la vertu fébrifuge de cette écorce ; et dans celle de 1821, nous avons rendu compte des essais pratiques sur l’emploi de ces alcalis, combinés avec l’acide sulfurique.

Ces médicamens et tous ceux que la chimie a découverts dans ces dernières années, en enseignant l’art d’extraire des végétaux leurs véritables principes médicinaux dans l’état de pureté, réclamaient un formulaire qui pût guider sûrement dans leur emploi et dans leur préparation. M. Magendie s’est acquitté de cette tâche en faisant usage de tout ce que les médecins ont constaté de plus exact à cet égard dans leur pratique, et en indiquant les procédés que les chimistes ont reconnus comme les plus sûrs et les plus directs.

M. Double, habile médecin de Paris, qui l’un des premiers a constaté la vertu éminemment fébrifuge du sulfate de quinine, l’a employé aussi avec un succès marqué dans les fièvres continues rémittentes et dans les rhumatismes aigus, où les douleurs s’exaspèrent par intervalles plus ou moins réguliers. Combiné avec le prochlorure de mercure, ce sel s’est montré utile dans des engorgemens lymphatiques ; il a même fait quelque bien à une personne attaquée d’une maladie fort singulière, qui, au milieu du discours, au moment où elle s’y attend le moins, est prise subitement d’un accès de sommeil profond, mais pour quelques secondes seulement, au bout desquelles elle continue de parler et d’agir comme si rien ne lui était arrivé. Le sulfate de quinine a réduit du moins le nombre de ces crises, de trente ou quarante, à trois ou quatre dans les vingt-quatre heures.


MM. Bonneau et Sulpicy, médecins, ont présenté des recherches sur la contagion de la fièvre jaune, où ils ont recueilli avec une grande impartialité tous les faits qui peuvent aider