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histoire de l’académie,

guérir considèrent comme des motifs de ne point donner ce remède, tels que la jaunisse, l’hydropisie, des gouttes irrégulières, des épuisemens des forces par des hémorragies considérables, par le vomissement ou par d’autres causes.

M. Portal, après avoir exposé ses heureuses observations, en conclut qu’il faut se garder d’abandonner un remède dont les succès sont assurés, pour recourir à un autre dont l’efficacité n’est pas si bien reconnue dans les cas ordinaires, encore moins dans ceux dont il vient de faire part à l’Académie. Attendons, dit-il, que le temps ait répandu de nouvelles lumières sur cet important objet.

Le second mémoire de M. Portal, lu à l’Académie, a pour titre : Considérations sur le siége de l’épilepsie et sur ses accès. L’auteur y établit, d’après de nombreuses observations avec ouverture des corps, 1.° que l’épilepsie a son siége dans le cerveau lors même qu’elle est réputée sympathique ; 2.° que son siége immédiat est toujours dans la moelle allongée ou dans la partie supérieure de la moelle épinière ; 3.° qu’au défaut des signes qui indiquent la nature de ces lésions organiques immédiates, on doit, pour traiter cette maladie avec succès, prendre en considération les causes éloignées pour prescrire son vrai traitement. L’auteur prouve les avantages de cette méthode par les succès qu’il en a obtenus et dont il expose le résultat. Ce n’est, dit-il, que lorsque nous ne pouvons nous conduire ainsi, qu’il est permis de se livrer à un empirisme plus souvent funeste qu’utile.


M. Pinel, fils du célèbre médecin que l’Académie a l’avantage de posséder, et qui se livre lui-même avec succès à l’art qui a dû tant de progrès à son père, a présenté à l’Académie un mémoire sur une altération du cerveau, dans laquelle la matière médullaire de ce viscère perd sa mollesse et ses autres caractères physiques, pour devenir dure, élas-