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partie mathématique.

aux États-Unis d’Amérique, en employant des chaudières assez fortes pour résister à une pression dix fois plus grande que celle qu’ils doivent supporter ordinairement.

» Mais des machines construites avec moins de soins, ou manœuvrées avec plus d’imprudence, ont subi des accidens graves, sur-tout en Angleterre.

» En France, il n’y a qu’un seul accident qui ait coûté la vie à quelques personnes ; savoir à deux ouvriers attachés au service de la machine.

» En France, le dommage causé par l’explosion d’une machine à vapeur ne s’est jamais étendu hors du local où la machine était établie : ainsi il n’est point arrivé parmi nous qu’aucun propriétaire voisin ait souffert par l’explosion des machines à vapeur. Il n’a point paru nécessaire de prescrire aucune distance de ces machines aux endroits habités. À ce sujet on fait observer qu’il suffirait d’assujettir à cette condition d’une distance déterminée les machiner établies dans les villes, pour y proscrire par le fait l’usage ides machines à moyenne et à haute pression.

» Cependant, si ces explosions n’ont produit encore aucun accident, ou aucun dommage aux propriétaires voisins, il n’est point prouvé qu’elles ne peuvent pas en produire par la suite. Or la seule appréhension d’un danger est un dommage réel causé par l’établissement d’une machine de ce genre dans le voisinage d’une habitation.

» Ce motif exige que l’on multiplie les précautions pour éloigner de plus en plus la crainte du péril. C’est dans cette vue que l’on a proposé les mesures de précaution suivantes :

» 1.° Deux soupapes des sûreté seront adaptées à la chaudière des machines à vapeur. L’une de ces soupapes sera placée de manière à être hors de l’atteinte de l’ouvrier qui dirige le chauffage et le jeu de la machine ; l’autre devra rester à sa disposition, pour qu’il puisse au besoin diminuer