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histoire de l’académie,

aérienne comme sur un corps d’une épaisseur sensible ; ce qui n’est pas exact : il suppose de plus la température de la molécule, constante pendant la durée de la vibration ; ce qui n’est pas. Aussi la vîtesse du son, donnée par cette formule, est-elle trop faible d’un sixième. Cependant, malgré ses inexactitudes, elle me paraît être un des traits les plus remarquables du génie de son auteur. Pour déterminer le facteur dont j’ai parlé, et par lequel on doit multiplier cette formule, j’ai fait usage des expériences déjà faites sur le développement de la chaleur des gaz par la compression, et spécialement d’une expérience de MM. Clément et Désormes, qu’ils ont insérée dans le Journal de physique du mois de novembre 1819 ; et j’en ai conclu la vîtesse du son, très-peu différente de celle que l’on a observée. Je ne doute point qu’en répétant avec un très-grand soin cette curieuse expérience ou d’autres semblables, on ne parvienne à déterminer ainsi la vîtesse du son, au moins aussi exactement que par l’observation directe.

La théorie précédente revient à considérer chaque molécule des corps, comme rayonnant du calorique par la force répulsive que le calorique des molécules environnantes exerce sur celui qu’elle contient.

Un espace qui renferme un système de corps, jouit d’une température constante, lorsque chaque corps y rayonne autant de calorique qu’il en absorbe. La densité du fluide discret, formé par tous les rayons caloriques répandus dans cet espace, croît avec sa température, et peut lui servir de mesure : elle est représentée par les dilatations d’un thermomètre d’air à pression constante. Tous les espaces dans lesquels cette densité est la même, sont à la même température, et un corps en équilibre de température dans l’un de ces espaces le sera dans tous les autres. La température d’un corps plus chaud que l’espace dans lequel il se trouve, est la densité