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Or, chacun de ces attributs étant la partie d’un tout, d’un ensemble, la conséquence est qu’un attribut, en d’autres termes, une propriété, une qualité, un rapport, une relation de propriétés, de qualités, est une abstraction.

D’un autre côté, comme un fait est ce qui a été, ce qui est, ce qui sera, un fait, est ce que nous connaissons bien, en un mot une réalité.

Un fait est donc une abstraction ; et cette abstraction est définie scientifiquement quand, le fait nous étant parfaitement connu, nous en donnons une définition rigoureuse.

§ II.
APPLICATION A LA GRAMMAIRE.

2. Avant de passer aux applications de ce principe aux sciences, il me paraît indispensable de montrer les relations de ma pensée avec quelques-unes des parties du discours de la grammaire française afin de prévenir des difficultés tenant aux lacunes qui peuvent exister dans les traités grammaticaux relativement aux définitions du substantif et de l’adjectif, lacunes qui, si elles n’étaient pas comblées par des explications préalables, rendraient à mes lecteurs ma pensée difficile à comprendre.

SUBSTANTIF.

3. Le substantif ne peut être bien compris qu’en l’examinant relativement au mot nature a) et au nombre b).

Substantif signifie l’existence, un être, personne, objet, chose.