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DE PLUSIEURS QUARTIERS DE PARIS.

de cette couche imperméable, suivant les inclinaisons variées qu’elle présente, et remplissait successivement les caves qui se trouvaient creusées au-dessous du plan de cette nappe.

M. Perronet, en adoptant cette opinion dans le rapport qui vient d’être cité, en donne pour motif non pas tant l’abondance des pluies, que leur continuité et l’humidité de l’atmosphère qui en fut la suite. Il observe, au surplus, que ce n’était pas seulement à l’intérieur de Paris que ces submersions souterraines s’étaient manifestées ; qu’on en était également incommodé dans des campagnes voisines, et notamment près de Champigny, à Draveil, et à Montfermeil, où l’on trouvait l’eau à six pouces seulement au-dessous de la surface du terrain.

Pour apprécier convenablement le degré de confiance que mérite cette explication, il nous reste à comparer à l’année moyenne les deux années qui précédèrent immédiatement 1788, en les considérant sous le rapport de la hauteur d’eau de pluie qui tomba pendant leur durée, et sur-tout sous le rapport de la continuité avec laquelle cette intempérie se manifesta.

Or, suivant l’annuaire du bureau des longitudes, la hauteur d’eau qui tombe année moyenne à Paris est de 53 centimètres[1]. Il résulte aussi d’observations faites sur dix années consécutives, que le nombre moyen annuel des jours de pluie est de cent quarante-deux[2].

  1. Annuaire du bureau des longitudes, pour l’année 1816.
  2. Voici le tableau des jours de pluie pendant chacune des dix dernières années :