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DE PLUSIEURS QUARTIERS DE PARIS.

sur lequel il est fondé, et venir entre cet égout et la Seine inonder des caves qui, jusques à l’établissement de cet ouvrage, tel qu’il existe aujourd’hui, semblaient avoir été à l’abri d’un pareil accident.

Voilà les phénomènes naturels dont une connaissance attentive de la topographie de Paris fournirait l’explication, quand même on n’y aurait point été déjà conduit par l’observation de plusieurs faits ; or il est digne de remarque que l’occasion de recueillir des observations à ce sujet se présenta dès 1740, c’est-à-dire l’année même où l’on acheva de revêtir le grand égout de murs de maçonnerie. Les désastres occasionnés par l’inondation extraordinaire de cette année, ont laissé de longs souvenirs. M. Buache de l’Académie des sciences, et M. Bonami de l’Académie des inscriptions, nous ont transmis les détails de ces désastres[1] ; ils remarquent tous les deux qu’après l’inondation superficielle des quartiers voisins de la rivière, deux inondations souterraines se manifestèrent successivement dans les caves voisines des quais, et dans des caves qui en étaient fort éloignées. La première de ces inondations fut occasionnée par les eaux de la rivière, qui s’infiltrèrent à travers les terrains qui la bordent à des distances inégales, selon le plus ou moins de perméabilité de ces terrains. On s’en aperçut dans les quartiers Saint-Honoré, Saint-Denis, Saint-Martin, et du Marais, dès la fin de 1740, quinze jours après que la rivière eut commencé à s’enfler. Les caves se vidèrent naturellement à mesure qu’elle baissa ; mais quand elle fut des-

  1. Mémoires de l’Académie des sciences, pour 1741 ; Mémoires de l’Académie des inscriptions, tom. xvii, pag. 675.