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DE PLUSIEURS QUARTIERS DE PARIS.

Il ne suffisait pas d’avoir redressé le grand égout, d’en avoir pavé le fond, et d’en avoir revêtu les parois de maçonnerie, afin de procurer un écoulement facile aux eaux bourbeuses qu’il recevait ; il convenait encore de le nettoyer par des lavages fréquents : c’est à ce dessein que l’on établit à son origine, vis-à-vis la rue des Filles-du-Calvaire, un vaste réservoir qui pouvait contenir environ vingt-deux mille muids d’eau ; outre le produit entier des sources de Belleville que l’on y avait conduites. Il recevait encore les eaux que l’on tirait de deux puits creusés dans la même enceinte, et de temps à autre on lâchait ces eaux dans le grand égout par des bondes pratiquées convenablement au fond de ce réservoir. Ces lavages fréquemment répétés produisirent d’heureux résultats dont les mémoires du temps font mention. Bientôt on put s’établir sur les bords de cet ancien cloaque, sans avoir à craindre aucune exhalaison dangereuse. Les quartiers du faubourg Montmartre, de la chaussée d’Antin, de la Ville-l’Évèque, et du faubourg Saint-Honoré, se peuplèrent ; enfin le terrain devint si précieux dans ces différents quartiers, que les propriétaires riverains du grand égout demandèrent et obtinrent la permission de le couvrir d’une voûte construite à leurs frais. Mais, comme après l’exécution de cette voûte les inconvénients attachés à la stagnation des immondices cessèrent d’être apparents, on se persuada qu’ils n’existaient plus ; et l’on cessa d’employer au

    Saint-Nicolas ; il traverse ensuite des propriétés particulières dans le quartier de la Ville-l’Évêque ; de là il suit la rue d’Angoulême, traverse l’avenue de Neuilly, et vient se jeter dans la Seine, sous le quai de Billy à Chaillot.