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du fœtus des mammifères. Il est donc bien prouvé que M. Coste a été trompé par une illusion d’optique, quand il a cru voir au microscope la vessie ovo-urinaire naître d’une extension appendiculaire de la vésicule ombilicale : au reste, nous devons dire ici que M. Coste ne présente cette opinion qu’avec réserve, tout en y entrevoyant cependant le principe d’une très-grande découverte, si elle se confirme.

Revenons à l’exposition de la structure que possède l’œuf de la brebis au quinzième jour de la conception, c’est-à-dire à l’époque de l’apparition de la vessie ovo-urinaire. À cette époque, l’œuf, qui ressemble à un long boyau, est composé de dehors en dedans, 1° de la membrane adventive que M. Coste appelle corticale ;

2° De la membrane propre que l’ovule possédait dans l’ovaire et que M. Coste nomme vitelline. Cette membrane, quoique complètement dépourvue d’adhérence avec l’embryon ou avec ses annexes, est bien certainement vivante, puisqu’elle s’est aussi considérablement développée, et que dans la suite elle se confond par adhérence organique avec la vessie ovo-urinaire qu’elle recouvre. Cette vie propre et indépendante de l’enveloppe primitive de l’ovule est un fait singulièrement remarquable. Ce fait ne paraît pas avoir fixé l’attention de M. Coste.

3° La troisième membrane de l’œuf de la brebis est la membrane blastodermique, long boyau rempli de liquide, auquel la membrane précédente forme une enveloppe close de toutes parts et de la même configuration. Ce canal membraneux blastodermique formera les deux longues cornes de la vésicule ombilicale. L’embryon, de l’intestin duquel il est une appendice, est situé à sa face externe et vers son milieu.