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ne reconnut point l’enveloppement dont il est ici question. Il vit, sur ce point, ce qui était connu de tous les anatomistes, savoir : que l’allantoïde n’occupe qu’un seul des côtés du fœtus, ce qui est vrai par rapport à l’allantoïde véritable. Il n’avait point vu ou reconnu l’existence de la vessie ovo-urinaire que l’un de nous avait vue accomplissant la plicature au moyen de laquelle elle enveloppe le fœtus de deux membranes vasculaires.

Les travaux que nous venons d’énumérer ne remontent pas, dans l’étude de l’œuf des ruminants, à une époque antérieure à celle où s’accomplit l’enveloppement du fœtus par sa vessie ovo-urinaire ; il restait par conséquent à savoir ce qui se passe auparavant dans cet œuf. C’est ce que Baer a recherché[1]. Cet auteur a très-bien observé l’œuf des mammifères et notamment celui des ruminants, dans l’ovaire. Il a vu que l’œuf dans l’ovaire ou l’œuf ovarien est contenu dans le liquide qui remplit la vésicule de Graaf, vésicule qu’il considère comme un grand œuf qui en contient un plus petit. La vésicule de Graaf, ou le grand œuf, est, selon lui, analogue à l’œuf ovarien des oiseaux, et le petit œuf qu’il contient est analogue à la vésicule de Purkingé, qui est contenue dans l’œuf ovarien des oiseaux. La vésicule de Graaf est l’œuf par rapport à la mère ; la vésicule de Purkingé ou vésicule du germe, est l’œuf par rapport au fœtus qu’elle développe seule. C’est la vésicule de Purkingé des oiseaux qui, chez les mammifères, de-

  1. Lettre adressée en 1827 à l’Académie impériale de Pétersbourg, suivie d’un commentaire par Baer. Cette lettre, intitulée de ovi mammalium et hominis genesi, a été publiée en français par M. Breschet.