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d’Allantoïde à une poche urinaire vasculeuse, en sorte qu’il existe dans cette partie de la science anatomique une confusion qui rend souvent difficile à comprendre les auteurs qui en ont traité. Cette confusion provient de ce qu’on n’est point parvenu à définir exactement les diverses enveloppes fœtales. Pour y arriver, il est indispensable de prendre l’œuf à son origine et d’en suivre les développements. C’est ce que plusieurs observateurs ont tenté de faire, et cela ordinairement dans le but de rechercher quels sont les premiers phénomènes de l’imprégnation. Ne devant étudier ici avec M. Coste que l’œuf des ruminants, nous nous bornerons à l’exposition des principales recherches dont cet œuf a été l’objet relativement à son origine et à ses premiers développements.

Chacun sait que le roi d’Angleterre Charles Ier, jaloux de contribuer à l’avancement des sciences, et curieux de s’instruire lui-même sur le mystère de la génération, abandonna à Harvey les cerfs et daims que recélait en grand nombre un de ses parcs royaux. Harvey immola beaucoup de femelles de ces animaux soit à l’époque du rut, soit dans les premiers temps qui le suivent ; il vit et fit voir à son royal disciple les phénomènes qu’il croyait faussement être les premiers effets de l’imprégnation. Le rut des biches et des daims femelles commence vers le 15 septembre et finit vers le 15 octobre. Pendant tout cet espace de temps, Harvey ne trouva rien dans l’utérus. Vers le 12 novembre, c’est-à-dire vingt jours après la cessation des accouplements, il trouva pour la première fois dans l’utérus le produit de la génération. Il se présentait sous la forme d’un sac allongé étendu dans la cavité de l’utérus et dans ses deux cornes, et rempli d’un liquide aqueux. Ses parois étaient d’une telle ténuité qu’il ne