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chaque filet se dessine à l’extérieur et à l’intérieur. Là il est bien clair que les filets sont monadelphes[1], et par conséquent il ne paraîtra point singulier que dans le Reseda Phyteuma et autres espèces il y ait aussi au-dessous de la partie libre des filaments une partie soudée et monadelphe.

J’ai dit que les filaments du Reseda alba se dessinaient sur une grande partie du godet qu’ils forment par leur soudure ; c’est assez faire entendre qu’ils ne se distinguent point sur une certaine portion de la surface de ce même godet. En effet, avec la base des trois étamines supérieures adhère une écaille libre au sommet, qui, dans sa partie adhérente, se montre en relief sur le godet, fait voir qu’elle est elliptique, et enfin ne se confond avec le godet que tout à fait à sa base. Il est ici de la dernière évidence qu’il y a deux verticilles, l’un complet et intérieur, composé des étamines soudées à la base ; et l’autre extérieur et très-incomplet, composé d’une écaille superposée soudée avec le verticille extérieur ; or, ce sont deux verticilles analogues que j’ai signalés dans le Reseda Phyteuma.

L’écaille unique du Reseda alba est alterne avec les deux pétales supérieurs ; si le verticille que cette écaille indique

  1. M. Jules de Tristan avait reconnu (Mem. Res. in Ann. Mus. XVIII, 399) que les étamines du Reseda alba étaient soudées ; mais il les considérait comme polyadelphes, sans doute parce qu’il avait étudié des fleurs altérées par la compression. Serait-ce d’après l’assertion de ce botaniste que M. de Candolle avance que les étamines des Reseda sont quelquefois polyadelphes (Bot. gall. II. 66 ) ? Je suis loin de dire qu’aucun Reseda n’ait des étamines soudées en plusieurs faisceaux, mais je n’en ai point observé de telles dans les espèces que j’ai étudiées.