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SUR LA NATURE DE L'ETHAL

devons ajouter que nous n’avons pas déterminé ce point d’ébullition d’une manière rigoureuse. Il est insoluble dans l’eau, très-soluble dans l’alcool ou l’éther, et sans réaction sur les papiers. Il n’a pas de saveur propre. Enflammé, il brûle à la manière des huiles grasses, avec une flamme blanche très-pure.

La nature de ce corps et l’ensemble de ses propriétés nous font penser qu’il conviendrait à l’horlogerie fine, en lui fournissant un corps gras, non volatil aux températures atmosphériques, non congélable et inaltérable à l’air.

Quoique l’acide phosphorique nous eut fourni le carbure d’hydrogène que nous cherchions, nous n’aurions pas regardé la nature de l’Éthal comme étant connue, si nous n’avions pu nous appuyer sur des phénomènes d’un autre ordre. En effet, l’acide phosphorique pouvait, à la rigueur, avoir déterminé la formation de l’eau, au lieu de se borner à séparer de l’eau toute formée.

Nous avons donc cherché à nous procurer la combinaison du cétène correspondante à l’éther, mais nous n’avons pu parvenir à l’isoler, bien que nous l’ayons formée comme on va le voir.

Du reste, quoiqu’on puisse présumer que l’acide phosphorique enlève plus aisément à l’Éthal son premier atome d’eau que le second, on concevra que l’Éthal, son éther et le cétène, qui peuvent se mêler en toutes proportions, n’offriront que des mélanges inextricables tant qu’on n’aura d’autre moyen de séparation qu’une distillation ménagée. L’élévation du point d’ébullition de ces corps, la petite quantité sur laquelle on est forcé d’opérer, rendent ce genre de recherches absolument infructueux.