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DE CHIMIE ORGANIQUE.

rées dans notre mémoire, il préfère celle que nous avons abandonnée, et rejette celle que nous avons admise.

Il faut croire que les faits exposés dans notre premier travail, quoique d’accord avec notre théorie, n’étaient pourtant pas assez décisifs pour lever toutes les objections. En pareil cas, il faut tirer de la théorie toutes les conséquences qu’elle peut produire, et les soumettre à l’épreuve de l’expérience. C’est ce que j’ai fait, avec la confiance que cette théorie sortirait victorieuse des plus rudes épreuves, et jusqu’à présent mes pressentiments se sont pleinement confirmés.

Dans notre opinion, l’alcool renferme de l’hydrogène à l’état d’eau et de l’hydrogène à l’état d’hydrogène carboné. La conséquence la plus claire des faits que je vais exposer, c’est que l’on peut distinguer ces deux états de l’hydrogène au point d’en rendre la différence palpable et manifeste, même aux yeux des chimistes les plus prévenus. En sorte que, si je ne me suis point abusé, l’on pourra désormais décider sans peine, si un corps organique renferme de l’eau toute formée ou de l’hydrogène différemment combiné.

On verra, du reste, que tous les faits prévus par la théorie se sont réalisés immédiatement, ou bien qu’ils étaient déjà connus comme résultats empiriques, sans liaison entre eux.

L’enchaînement des détails qui suivent est si logique, et l’ordre naturel des idées m’a si bien dirigé, que je crois nécessaire de rapporter mes expériences précisément dans l’ordre selon lequel elles ont été faites.


Chloroforme.

Dans ses dernières années, MM. Soubeiran et Liebgig ont découvert, à peu près en même temps, une combinaison éthé-

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