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SUR LES ÉTHERS COMPOSÉS.

lique. Ces considérations peuvent justifier la correction que nous nous sommes permise, et elles ne sont point de trop quand il s’agit des analyses de M. Berzelius, analyses dont chaque jour la précision singulière se vérifie, et qui forment une époque si importante dans l’histoire de la chimie.

Les sucres de raisin et d’amidon paraissent différer surtout du sucre de cannes, en ce qu’ils sont composés de telle manière qu’on peut réellement les représenter par de l’acide carbonique et de l’alcool.

En effet d’après l’analyse de M. Th. de Saussure, ces sucres contiennent C6H7O3, que nous représentons par H6C6O3 + HO, en regardant ce demi-atome d’eau comme de l’eau de cristallisation. Il reste alors :


H6C6O3 = C2O2 + (H4C4 + H2O),


c’est-à-dire que le sucre d’amidon est bien représenté par des volumes égaux d’acide carbonique et d’alcool.

En admettant ce point de vue, le sucre de cannes et celui d’amidon peuvent être considérés comme des carbonates d’hydrogène bi-carboné, différents seulement en ce que le premier contient deux fois moins d’eau de cristallisation que le second.

Nous pensons et nous espérons démontrer bientôt que cette manière de voir est, plus qu’aucune autre, propre à expliquer les caractères distinctifs de ces deux espèces de sucre : elle nous semble en outre plus propre qu’aucune autre à diriger dans les expériences qui peuvent faire ressortir leurs propriétés chimiques, et dans l’explication des résultats qu’elles fournissent. C’est, du reste, ce qu’on pourra

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