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SUR LES ÉTHERS COMPOSÉS.

carbone. Étonnés de cette discordance, nous avons cherché à nous prémunir contre toutes les causes d’erreur qui auraient pu nous tromper.

Nous avons refait l’analyse de l’alcool, et nous sommes parvenus aux résultats mentionnés dans notre précédent mémoire, résultats semblables à ceux que les chimistes admettent aujourd’hui. Nous avons également refait l’analyse des acides organiques qui entrent dans la composition des éthers que nous avions choisis, et nous avons également obtenu des résultats identiques avec ceux que M. Berzelius a fait connaître. Nous aurions pu sans doute être induits en erreur par la difficulté de purifier nos éthers ; mais tant de précautions avaient été prises pour leur préparation, que cette crainte ne nous a pas semblé fondée. Cette conviction, nous l’espérons, sera partagée par tous les chimistes qui voudront bien examiner notre travail avec attention.

Enfin, il ne restait d’autre moyen d’explication que dans la supposition bien peu vraisemblable d’une erreur constante et répétée dans tous les essais de M. Thenard. Ces essais, déjà revus par nous, l’ont été de nouveau, et, comme on devait s’y attendre, nous avons vu se reproduire les sels déjà cités, et l’alcool doué de tous ses caractères distinctifs.

Il a donc bien fallu se résoudre à adopter l’hypothèse qui pouvait seule concilier ces phénomènes contradictoires. Cette hypothèse s’était présentée à notre esprit dès l’origine de ces recherches, et nous avions été frappés de son accord avec nos résultats ; mais nous n’avons osé nous y confier que lorsqu’elle s’est trouvée appuyée de tous les faits que nous avons pu acquérir. Elle consiste à supposer que les éthers composés que nous examinons, sont formés d’un acide oxygéné et

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