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mérats ne sont que des coagulums formés par le rapprochement fortuit et l’agglutination des particules muqueuses et incolores des globules organisés du sang, à mesure que ceux-ci se décomposent ?

C’est en l’absence de ce moyen d’optique, qu’en Organogénie végétale, on s’est servi des dénominations vagues de Parenchyme pour désigner certains tissus cellulaires, par cela seul qu’ils sont plus lâches et plus aqueux que d’autres ; de Poussière fécondante et d’Aura seminalis, en parlant des vésicules polliniques, si admirablement variées dans leur organisation, ainsi que de leurs innombrables granules, dont les formes diverses et les dimensions peuvent être pourtant exactement appréciées, figurées, décrites et mesurées.

C’est ainsi que, dans les ouvrages les plus estimés et les plus récents[1] ; malgré les observations exactes et microscopiques de M. Raspail sur l’organisation des glandes vesiculaires, réticulées et sphériques, qui se développent sur les bractées et les fruits des cônes du Houblon[2], on dit encore, comme autrefois, en parlant du pollen, que la Lupuline est une Poussière jaune, une simple sécrétion de matière, une sécrétion pulvérulente[3] : expressions

  1. Dict. class., t. IX, p. 545. Maison rustique du dix-neuvième siècle, t. II, p. 113.
  2. Chimie organique, p. 174.
  3. Entre la matière organique et un corps organisé, même au degré le plus simple, il y a une ligne de démarcation des plus tranchées.
    La matière organique, soit qu’elle provienne par voie de sécrétion, soit qu’elle résulte de la décomposition plus ou moins complète d’êtres organisés, est toujours, par elle-même, impropre à la production d’aucun