Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/415

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Lorsqu’une eau thermale s’écoule à l’air, continue l’auteur, la Barégine ne se présente plus en gelée, mais en longs filaments blancs qui flottent dans l’eau. »

J’ai déjà dit que la matière glaireuse appelée Barégine était un composé tout à la fois de matière organique et de sporules ou seminules confervoïdes organisées, qui s’y trouvent déposées et enveloppées comme dans un territoire particulier. Tant que l’air et la lumière n’agissent point sur ces seminules, elles restent engourdies ; mais dès que ces deux grands agents de l’organisation se font sentir, elles germent promptement et s’allongent en de longs filaments blancs susceptibles de verdir ensuite, comme l’observe M. Longchamp, par la présence et le contact de l’eau ordinaire et par l’action de l’oxygène. Ce qu’il faut bien remarquer ici, c’est la grande différence qui existe 1o  entre la Barégine glaireuse, qui n’est qu’un dépôt, qu’un chaos de matière organique qui ne peut s’organiser d’elle-même, mais qui peut servir comme élément, et par assimilation, à la nourriture et au développement d’un corps organisé ; et 2o  la seminule confervoïde organisée, qui seule peut végéter et s’allonger en filaments blancs, et seule peut verdir sous l’influence de l’air, de la lumière et de l’oxygène, comme nous l’apprend M. Longchamp dans le passage suivant : « Je viens de dire que la Barégine passe de l’état blanc à l’état vert par le contact de l’eau ordinaire, et j’ai attribué cet effet à l’oxygène ; mais la Barégine en gelée n’éprouve aucune coloration à l’air. » C’est que la Barégine en gelée, qui n’est qu’une matière organique sans organisation ou sans vie, ne peut se colorer en vert comme les conferves qui vivent et végètent dans cette matière. Le tort de l’auteur a été de confondre sous la même dénomination de Barégine