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muqueuses n’offrant, sous le microscope, aucune apparence d’organisation, même au degré le plus simple, ou si c’est un composé tout à la fois de cette même matière organique, de végétaux globuleux ou filamenteux, ou bien encore d’animalcules ; toutes ces choses pouvant exister ensemble ou séparément, et n’en pas moins former, pour l’œil nu, des masses amorphes de consistance et d’aspect gélatineux. L’habile chimiste que je viens de citer ayant eu la bonté de me donner un échantillon de sa Barégine, le même que je mets en ce moment sous les yeux de l’Académie, j’ai pu, depuis six mois environ, m’éclairer sur la nature et la composition organique de cette production. Conservée comme elle l’est dans de l’eau alcoolisée, elle ressemble à une gelée animale ou végétale ; car on peut la comparer tout aussi bien à de la colle forte presque dissoute qu’à de la gelée de pomme ou de coing (fig. 1). Elle forme des masses nuageuses, transparentes, presque incolores ou d’un gris de lin très-léger, qui jaunit un peu en vieillissant. Elle n’a ni odeur ni saveur bien sensibles ; quoique assez visqueuse, elle colle faiblement le papier, ce qui suppose sa prompte décomposition.


Analyse microscopique de la Barégine mucilagineuse inorganisée et incolore de M. Longchamp.


Lorsque, sous le microscope armé du grossissement d’environ 300 fois, on met, entre deux lames de verre, de petites

    assez difficile, n’étant pas sur les lieux, de décider d’une manière affirmative si les couches glaireuses et pariétales des réservoirs de Barèges sont ou ne sont pas douées de vitalité organique, quoique je les considère comme de simples dépôts de matière muqueuse chaotique.