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ÉLOGE HISTORIQUE

alcalis, la distillation des vins, etc. Des écoles de chimie appliquée aux arts forment le faîte de l’édifice, et donnent la clef, la théorie de ces mêmes opérations, dont les écoles spéciales ont déjà donné la pratique et tous les détails.

Des principes non moins sûrs règlent les rapports de l’administration et de l’industrie. Jusque là, les Gouvernements, pour assurer la consommation des produits du pays, avaient regardé la prohibition ou la surtaxe des produits étrangers comme le seul moyen à mettre en usage. M. Chaptal leur en indique un autre, et plus efficace, la supériorité des produits nationaux. Il avait posé, pour base des progrès de l’industrie, l’instruction de l’artiste ; il pose, pour base du débit ou de la consommation, la supériorité relative des produits.

On sent que, sur toute cette matière, l’auteur pense et s’exprime en maître. On peut dire de son livre qu’il est également fait, et pour être médité par l’homme d’État, et pour être étudié par l’artiste ; et c’est peut-être le premier livre dont on l’a pu dire ; et tel devait être le prix de la science qui se consacrait au bonheur des hommes.

Le Rapport sur l’instruction publique touche à des questions d’un ordre plus élevé encore.

Trois époques principales marquent, parmi nous, l’histoire de l’instruction publique : les anciennes Universités ; la loi de l’an iv ; et l’Université nouvelle. Écrit en l’an ix, le Rapport de M. Chaptal n’embrasse que les deux premières époques.

Sous les rois des premières races, le clergé seul était dépositaire des connaissances ; la noblesse ne savait pas écrire sous Charlemagne ; et le peuple ne comptait pour rien.