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si ce n’est que le nombre des fractures méridiennes augmente, et que la forme du noyau se rapproche davantage de celle d’un cône à base circulaire, dont elle diffère néanmoins en ce que les génératrices, au lieu d’être rectilignes, présentent, près de cette base, une légère courbure ayant sa convexité tournée vers l’axe. Mais une circonstance qui paraîtra surtout digne de remarque, c’est que le noyau offre, jusqu’à une certaine profondeur, une suite d’enveloppes, de couches coniques parallèles, d’épaisseurs sensiblement égales, et qui paraissent avoir glissé successivement les unes sur les autres, à mesure que l’impression faisait des progrès ou que de nouvelles zones de la surface du boulet venaient à se mettre en contact avec la surface plane extérieure du massif en fonte qui recevait le choc. Les saillies respectives de ces zones et les empreintes qu’elles produisaient dans le bloc dont il s’agit, enfin l’aspect brillant et fibreux des surfaces d’enveloppes ne laissent aucun doute sur la nature de ce phénomène de glissement successif.

Les auteurs donnent, dans une grande planche jointe à leur Mémoire, la représentation géométrique de ces divers effets de rupture, faite d’après un relèvement rigoureux, et ils rapportent, dans un tableau du texte, les dimensions, de longueurs et d’angles, relatives aux noyaux de rupture des différents boulets, et aux différentes charges de poudre : ces données les ont conduits à reconnaître : 1° que le nombre des enveloppes successives croît avec la vitesse de projection ; 2° que la hauteur ou l’axe de l’enveloppe externe de ces noyaux décroît, pour chaque calibre, moins rapidement que la vitesse n’augmente ; 3° que les angles des génératrices courbes avec la base, qui demeurent compris entre 41 et 72°,