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lorsqu’il se ralongera, la température venant à s’élever. Or, on conçoit que le déplacement de la garniture du joint pourrait laisser, entre cette garniture déplacée et les parois de ce joint, quelque espace vide qui livrerait passage à l’eau de la conduite.

Il n’en serait pas ainsi si la garniture du joint semblable à celle des compensateurs que nous avons employés se trouvait comprimée extérieurement par une bride annulaire mobile, qui serait boulonnée à la bride fixe du manchon ; car alors si, par l’effet du raccourcissement de la conduite la garniture du joint se trouvait entraînée en dehors par la bride mobile, la même bride la refoulerait en dedans lors du ralongement, et lui ferait reprendre précisément la même place qu’elle occupait auparavant ; il devient même alors superflu de garnir le joint dans toute ou partie de sa longueur ; il suffit de former avec un peu plus de précaution un joint ordinaire entre les deux brides fixe et mobile du manchon et du tuyau décolleté, lesquels pris ensemble se transforment ainsi en tuyaux compensateurs tout-à-fait semblables à ceux que nous avons employés.

Au surplus, on parviendrait peut-être à se dispenser de cette transformation en choisissant pour la pose des conduites un état de température tel que l’on n’ait jamais à craindre la dislocation du joint par l’entraînement de sa garniture au dehors.

Si, par exemple, on pose, suivant la méthode anglaise, une conduite pendant l’hiver lorsque la température est la plus basse, et que par conséquent les tuyaux de fonte se sont raccourcis le plus possible, il est clair qu’en s’alongeant pendant l’été les tuyaux contigus s’emboîteront davantage en s’enfonçant l’un dans l’autre, ce qui tendra à rendre leurs