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plomb fondu sur place, et chassée de force pour en boucher exactement l’entrée. On conçoit que si ces matières étaient parfaitement élastiques et pouvaient former un joint parfaitement étanche, les tuyaux dont la conduite est composée pourraient se mouvoir librement dans le sens de leur longueur en cédant aux influences diverses de la température, les ruptures de joint et les pertes d’eau qui en sont la suite se trouveraient ainsi prévenues ; mais il n’en est point ainsi : quelques précautions qu’on prenne pour remplir exactement par la matière du joint l’espace compris dans l’emboiture de deux tuyaux contigus, il est extrêmement difficile d’y parvenir ; ainsi quelque petite que soit l’amplitude du mouvement d’un tuyau dans l’autre, il suffit que ce mouvement ait lieu pour qu’il y ait désunion dans le joint, et qu’il se manifeste une fuite d’eau par l’espèce de scissure ainsi produite.

En adoptant ce mode de poser les conduites d’eau, les associations de particuliers qui entreprennent ordinairement à leurs frais et risques ces sortes d’opérations en Angleterre, ont eu spécialement en vue d’économiser le poids de la fonte employée à la fabrication des brides, et la valeur des boulons destinés à les réunir. Ces procédés n’ont été envisagés que secondairement, comme moyen de prévenir les accidents dus à la dilatation et à la condensation du métal, et dont il est vrai de dire qu’ils ne les préviennent qu’imparfaitement comme il est aisé de le reconnaître.

En effet, supposons que l’abaissement de la température raccourcisse les tuyaux, il pourra arriver que le tuyau décolleté, en sortant de son emboîture, entraîne avec lui en dehors la garniture du joint, et qu’il ne l’y fasse pas rentrer .