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auxquelles on voulait remédier, il est probable que le procédé auquel on avait eu recours les aurait prévenues, mais les variations de température n’étaient qu’une cause secondaire des accidents auxquels cette conduite était sujette. Le sol du boulevard dans lequel elle était enterrée, est, comme on sait, un sol factice de peu de consistance, susceptible de s’affaisser subitement en différents endroits, par des causes qui ne se manifestent pas toujours à l’extérieur. Par suite de ces affaissements accidentels, des portions plus ou moins considérables de la conduite se trouvant porter à faux, fléchissaient et se rompaient enfin sous leur propre poids, et sous celui des terres dont elles étaient chargées.

En Angleterre les conduites d’eau sont aussi enterrées sous le sol, et pour les mettre à l’abri des ruptures auxquelles elles seraient exposées par l’influence de la température, on s’est borné à supprimer les collets qui terminent les tuyaux à chaque bout, ainsi que les boulons destinés à comprimer les joints formés entre ces collets. Chaque tuyau porte à l’une de ses extrémités un renflement dans lequel s’emboîte le bout du tuyau suivant qui est décolleté à cet effet. Tous les tuyaux dont la conduite est composée forment ainsi, deux à deux, autant de compensateurs semblables à ceux que nous avons décrits, avec cette différence néanmoins, que la matière du joint n’est point retenue contre la bride fixe du manchon de l’un des tuyaux, par une bride annulaire de fonte mobile sur le tuyau décolleté qui s’y emboîte.(Voyez la planche fig. 6.) L’intervalle compris entre le pourtour de la partie emboîtée de celui-ci, et les parois intérieures du manchon qui la reçoit est ordinairement rempli d’étoupes ou de vieux cordages que l’on y maintient en fermant cet intervalle par une bague de