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un frottement qui soit proportionnel à la pression, comme cela a lieu pour les conduites no 2 et 3.

Nous remarquerons, en second lieu, que la conduite no 2 est celle dont les alongements par degré ont présenté la plus grande différence lorsqu’elle était pleine et lorsqu’elle était vide.

Nous avons trouvé en effet que, dans le premier cas, l’alongement pour un degré n’était que de tandis qu’il était de dans le deuxième.

Cette particularité s’explique en considérant que, dans le mouvement longitudinal d’une conduite posée sur des coins de bois, les fibres transversales de ces coins subissent une certaine inflexion analogue à celle que subiraient des faisceaux de ressorts sur lesquels elle serait posée. Ce n’est donc pas seulement à cause du frottement proprement dit que la conduite éprouve de la résistance à se mouvoir, elle en éprouve encore à cause de l’élasticité des éléments de la surface de ces appuis ; car elle ne peut glisser sur eux sans les courber plus ou moins, effet auquel ils résistent avec plus ou moins d’énergie.

Plus leur résistance est grande, plus les mouvements de la conduite dans le sens de sa longueur s’exécutent difficilement ; et voilà pourquoi, ainsi que l’expérience l’a constaté, la conduite no 2 étant pleine ne s’alonge que de

Maintenant, que l’on diminue le poids de cette conduite en la vidant de l’eau qu’elle contient, il est évident que sa pression, et par conséquent son frottement sur ses appuis, deviendra d’autant moindre ; d’où il suit, en vertu de ce frottement moindre, qu’elle agira avec moins de force pour courber les fibres transversales du bois. Donc, l’élasticité