Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/643

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tème des deux tuyaux articulés dont il s’agit. Ils ont été placés de cent mètres en cent mètres environ sur chacune des quatre conduites de la galerie Saint-Laurent, et comme la longueur de chacune d’elles est de mètres, cette longueur totale se trouve divisée en cinq parties par autant de compensateurs.

L’assemblage des deux tuyaux de chaque compensateur n’est point à frottement. Cela eût exigé une perfection d’exécution inutile, et dont les gros ouvrages de cette espèce ne sont point susceptibles. Il faut, au contraire, qu’il y ait un certain jeu entre les surfaces intérieures et extérieures des deux extrémités du compensateur qui s’emboîtent ; il ne s’agit que d’empêcher l’écoulement de l’eau de la conduite par l’intervalle vide qui peut rester entre ces deux extrémités ; or il est aisé d’y parvenir au moyen d’une garniture de plomb et de flanelle goudronnée que l’on place entre la bride fixe du manchon et la fausse bride, de manière qu’en serrant fortement cette garniture à l’aide de boulons, entre les deux brides du compensateur, elle s’applique exactement en tous les points de son pourtour sur la surface extérieure du tuyau décolleté. On voit par cette disposition, que les deux parties du compensateur sont réunies l’une à l’autre par un joint mobile, que le manchon à bride attire ou repousse avec lui sur la surface du tuyau emboîté, selon que la portion de conduite à laquelle appartient ce compensateur, se raccourcit ou s’alonge par l’effet de la température.

Les deux extrémités de la conduite étant inébranlablement fixées dans des massifs de maçonnerie, il est évident que la somme des allongements ou raccourcissements observés sur chacun des compensateurs de la même conduite en représente l’allongement ou le raccourcissement total : il ne s’agit donc que d’observer, à chaque variation de température, la position