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dégage et l’acide nitrique décompose l’acétate de fer en se combinant avec le métal, et chassant l’acide acétique. L’action de cette pile étant trop faible pour décomposer par elle-même l’acétate et déterminer le transport de l’oxide de fer au pôle négatif, il en résulte que tous les produits qui se forment restent dans le tube, et la surface de la lame de platine conserve le brillant qu’elle avait avant l’expérience. Vient-on à ajouter, à la dissolution de l’acétate de fer, une seule goutte d’acétate de manganèse qui ne renferme qu’un millième de gramme de ce sel, et même moins, la lame de platine, qui est le pôle positif, prend peu après une teinte légère de couleur de bistre. Augmente-t-on la quantité d’acétate de manganèse, la couleur devient de plus en plus foncée, puis tout-à-fait noire. Cette réaction se produit tant qu’il y a du manganèse dans l’acétate de fer ; la substance qui colore ainsi la lame de platine est le peroxide de manganèse. Voici ce qui se passe dans cette expérience : la lame de platine exerce sur la dissolution des acétates une action décomposante, sans pouvoir cependant opérer leur décomposition, à cause de la petite tension de la pile ; mais l’oxigène et l’acide nitrique qui arrivent dans la dissolution, complètent la décomposition, l’oxigène en suroxidant le manganèse, et probablement le fer, et l’acide nitrique en chassant l’acide acétique qui devient libre ; le peroxide de manganèse étant insoluble dans ce dernier, se dépose sur la lame de platine comme une pellicule dont les parties ont un aspect métallique, tandis que le peroxide de fer, s’il se forme, reste dissous dans les acides.

Je me suis servi d’une pile à petite tension, pour mieux faire connaître ce qui se passe pendant l’expérience ; mais on