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l’appui de cette opinion l’expérience suivante. De l’argile très-divisée et humectée d’une solution d’arséniate de potasse a été mise dans un tube de verre, puis on a versé dessus une solution de nitrate de cuivre ; la réaction des deux solutions a eu lieu, dans les premiers instants, seulement à la surface du contact de l’argile et de la solution de nitrate, mais peu à peu celle-ci a pénétré dans la masse de l’argile ; la réaction a eu lieu alors très-lentement, circonstance favorable à la cristallisation, et l’on a aperçu dans quelques parties vides de l’argile, des cristaux semblables à ceux d’arséniate de cuivre. Il est probable que les substances cristallisées qui tapissent les géodes dans les formations secondaires et tertiaires, ont pu avoir une origine semblable.

La formation des doubles sulfures et des sulfures simples étant soumise à certaines lois, il ne faut pas donner aux tubes des dimensions quelconques, et employer des liquides dont la conductibilité électrique serait trop considérable : s’il se formait, par exemple, une trop grande quantité de double hypo-sulfite pour être décomposée complètement par l’acide qui vient du tube où se trouve le nitrate de cuivre ou le nitrate d’argent, l’opération serait incomplète. D’un autre côté, si le liquide du grand tube et celui de l’argile étaient trop bons conducteurs, l’oxigène et l’acide seraient peut-être transportés en même temps au pôle positif, et l’on n’aurait pas alors les réactions nécessaires pour la production des composés que l’on veut former. Ainsi, suivant que les circonstances auront été plus ou moins favorables, on aura une cristallisation, parfaite, une cristallisation confuse, ou absence de cristallisation et même de production de double sulfure. Je répète encore, que si l’acide arrivait en trop grande quan-