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ou de plomb, c’est-à-dire avec les sulfures des métaux électro-positifs qui ne décomposent pas l’eau. Ces combinaisons n’ont dû éprouver, par conséquent, aucune action de la part de l’air, et sont restées dans l’état où elles étaient à l’époque de leur formation ; mais il n’en a pas été de même des doubles sulfures d’argent et de potassium ou de sodium qui se sont formés, sans doute, à l’époque de la consolidation des grandes masses ; les alcalis ne faisant pas alors partie des végétaux qui n’existaient pas, durent entrer dans un grand nombre de composés où se trouvait également le soufre, comme eux répandu très-abondamment dans la nature. Une décomposition lente a dû commencer, et il en sera résulté de l’argent sulfuré cristallisé.

Les mêmes réflexions s’appliquent aux autres sulfures métalliques, même à ceux de zinc et de fer qui auront pu être formés hors du contact de l’air, et sous l’influence de forces analogues à celles que l’on développe dans les appareils électro-chimiques.

Le facies des sulfures métalliques, formés par le procédé que j’ai décrit, est tellement semblable à celui des sulfures naturels, tant sous le rapport des formes, du groupement des cristaux, de la couleur et de l’aspect général, que tout porte à croire que les forces dont j’ai fait usage sont au nombre de celles dont la nature s’est servie quelque fois pour les produire.

On doit conclure des faits précédents que, pour obtenir cristallisée une substance insoluble, il suffit de la faire entrer en combinaison avec une autre qui soit soluble, et d’opérer ensuite une décomposition très-lente, analogue à celle qui se produit dans les appareils électro-chimiques. Je citerai à