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suivant d’un travail qui intéresse spécialement la statistique, et dans lequel on a exposé les résultats des recherches de l’auteur sur la vie civile et l’économie des Romains au quatrième siècle.

Une découverte archéologique, faite récemment dans l’Asie-Mineure, a permis de joindre au secours que prêtaient les historiens pour traiter ce sujet, l’avantage de données numériques, nouvelles et authentiques. Le monument qui a fourni ces données est une inscription tabulaire, dont les fragments rassemblés et réunis ont fait connaître un édit de Dioclétien, publié l’an 303 de notre ère, et fixant le maximum du prix du travail et des subsistances dans l’empire romain. Aucun monument de l’antiquité ne nous a conservé une aussi longue suite de témoignages positifs sur l’économie domestique des Romains.

M. de Jonnès a déterminé, d’après ce document, quel était, sous le règne de Dioclétien, le maximum du prix du travail et des subsistances, en monnaie romaine et en monnaie de France, valeur intrinsèque de l’argent ; quelle était à cette époque leur valeur représentative. Cet examen fait connaître quels étaient, dans l’empire romain, il y a quinze siècles, l’élévation du prix du travail agricole et industriel, la valeur relative de l’argent et l’étendue de la circulation du numéraire, l’abondance ou la rareté de tel ou tel produit naturel, l’usage plus ou moins commun de telle sorte d’aliments, la multiplication du bétail et des troupeaux, les progrès de la culture potagère, l’étendue de la production des vignobles de diverses qualités ; enfin les relations de valeur existant entre les produits de l’agriculture et ceux de l’industrie. On peut ainsi apprécier le degré de prospérité