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dans les corps conducteurs. Cette théorie est accompagnée d’observations importantes sur la question à laquelle elle se rattache. Dans l’état actuel de la science, il est bien difficile de se prononcer sur la nature de la chaleur et du fluide électrique, considérés comme provenant du même principe. Ce qu’il y a de mieux à faire, je crois, est de rechercher avec soin tous les rapports qui existent entre eux. En effet, de leur comparaison pourront résulter des notions importantes sur la cause qui les produit souvent simultanément. C’est la marche qui m’a paru la plus analytique.

Pour fixer de suite les idées sur une des causes qui produisent les phénomènes thermo-électriques, je pose le principe suivant, auquel j’ai été conduit par les expériences que je rapporterai ci-après. Quand un fil de métal, ou une suite etc., de molécules métalliques, liées entre elles par la force d’agrégation, est en contact, par une de ses extrémités avec une source de chaleur d’une nature quelconque, à l’instant où la chaleur commence à se propager, cette extrémité prend l’électricité positive, tandis que l’électricité négative est chassée dans tous les sens ; mais recevant de la chaleur de de etc., il s’ensuit que la seconde molécule, qui s’échauffe aux dépens de la première, prend à celle-ci de l’électricité positive et lui donne de l’électricité négative, ainsi de suite pour les autres molécules. Dans le premier instant, on a donc une distribution de l’électricité semblable à celle qui est indiquée dans la fig. 1 ; dans le second instant, on aura pareillement l’état que représente la fig. 2, et ainsi de suite. Les électricités positives et négatives qui s’accumulent autour de chaque molécule, se recombinent continuellement ; pen-