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Dans cet état de choses, il fut fait un rapport provisoire, dans lequel on présenta à l’Administration une table[1] qui s’étendait jusqu’à huit atmosphères, et qui avait été déduite, par interpolation, de toutes les expériences qui paraissaient mériter le plus de confiance, soit par l’habileté des observateurs, soit par la nature des méthodes d’observation. Pour aller au-delà, et même pour ne conserver aucun doute sur les nombres compris dans ces limites, il fallait se livrer à des recherches expérimentales, longues, pénibles et dispendieuses. Le Gouvernement engagea l’Académie à entreprendre ce travail, qui fut renvoyé à une commission dont la composition a subi quelques changements pendant la longue durée de son existence ; elle est restée définitivement formée de MM. de Prony, Arago, Ampère, Girard et moi, qui ai été plus particulièrement chargé de la construction et de l’établissement des appareils. Ce sont les résultats de nos recherches que nous venons soumettre à l’examen et à l’approbation de l’Académie. Il nous a paru que, pour remplir les intentions du gouvernement, il fallait que les observations s’étendissent à des tensions de plus de 20 atmosphères. Aucun physicien n’avait été au-delà de 8. à cause de l’extrême difficulté de ces sortes de recherches, et du danger qui les accompagne.

Si l’on se bornait, comme quelques observateurs, et entre autres, Robison, à déterminer le poids dont une soupape doit être chargée pour résister à l’effort de la vapeur, presque toutes les difficultés d’exécution disparaîtraient, et l’appareil

  1. Annal. de Chim. et de Phys., t. 27, p. 95.