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maladie, a succombé, en dormant, à la rupture de sa poche et à l’épanchement du sang dans le péricarde.

Le traitement de cette affection, comme on le comprend aisément, doit consister dans tous les moyens qui peuvent donner à la circulation plus de calme et de régularité : éviter tout ce qui peut occasioner des émotions fortes, ne point déclamer, faire peu de mouvements, prendre peu de nourriture, ralentir la marche du sang par des remèdes appropriés et en diminuer la quantité par des saignées. Ce sont à peu près les mêmes moyens que ceux qu’exigent les anévrismes ordinaires.

M. Senn, médecin de Genève, a fait connaître les résultats d’une opération de trachéotomie qu’il a pratiquée avec succès. Une petite fille, après divers accidents, avait au larynx un engorgement qui apportait la plus grande gêne à sa respiration : elle maigrissait à vue d’oeil ; mais une incision à sa trachée-artère, dans laquelle on introduisit une canule d’argent, rétablit promptement cette fonction importante : elle n’a pas cessé dès-lors de se bien porter ; son larynx a commencé même à reprendre ses dimensions naturelles ; sa voix est devenue plus forte ; et l’on espère même qu’à l’époque de la puberté, elle pourra se débarrasser de l’incommodité qui lui rend ce moyen artificiel nécessaire.

Il y a des exemples semblables dans les animaux, et plu sieurs membres de l’Académie ont vu une jument qui depuis dix-huit mois ne respirait que par un tube implanté dans la trachée, et qui n’en faisait pas moins un service très-pénible.