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tunique interne, et il se forme alors des portions de tubes cornés sans matière spongieuse : c’est ainsi que naissent entre autres les épines creuses de la queue, dont la pointe finit par se casser, et qui ne présentent plus alors que l’apparence de tubes ouverts et suspendus à des pédicules.

Ces pédicules eux-mêmes, et en général les racines de toutes les épines, sont les dernières productions de la tunique, lorsque déjà il n’y a plus de bulbe qui puisse écarter les parois cornées de l’épine, ni en remplir le vide par de la substance spongieuse.

Cet appareil producteur de l’épine est implanté dans une grande poche ovale fermée, remplie de graisse, et il y a à l’un de ses côtés deux cavités plus petites qui communiquent l’une avec l’autre, et dont la plus superficielle verse dans la cavité de la tunique extérieure une matière sébacée et odorante, dont l’objet est sans doute de lubrifier la peau : ce sont des organes analogues aux follicules graisseux de la peau de l’homme, et qui n’ont que des rapports accidentels avec les épines et leur formation.

Ce détail, comparé avec celui que nous avons donné l’année dernière, d’après le même auteur, sur la formation des plumes, démontre la plus grande analogie entre ces deux genres d’organes.

Les poils grands et roides que le porc-épic a entre ses épines, les moustaches cornées des phoques naissent dans des appareils exactement semblables ; ils ne diffèrent des épines que par leur minceur et leur flexibilité, et tout annonce que ce mode de production est en général celui des poils de toute espèce, et de ceux mêne que leur finesse n’a pas permis d’observer sous ce rapport.