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ce canal en forme d’anse que possèdent tous les marsupiaux de chaque côté de leur vagin, et qui établit une communication un peu détournée, mais la seule qui existe, entre ce vagin et l’utérus. Le pénis et le clitoris, attachés comme à l’ordinaire au pubis par leur racine, sont, dans l’état de repos, cachés dans une poche de la paroi inférieure du vestibule commun. Ils se terminent par un double gland, ce qui forme un nouveau rapport avec certains marsupiaux, les didelphes. Le pénis n’est pas, ainsi qu’on l’avait cru, simplement creusé d’un sillon, comme dans les oiseaux, mais il est perforé d’un canal qui n’est cependant point un urètre, car il ne conduit pas l’urine, mais seulement la semence. M. Geoffroy cherche à expliquer ces différentes terminaisons de trois ordres d’organes dans les diverses classes, par les nécessités que leur imposait la forme du bassin. Il ne paraît pas éloigné de penser que ce même développement de la peau, qui produit la bourse dans les didelphes, les kanguroos, y est déterminé par quelque mouvement des os particuliers qui s’attachent sur les pubis de ces animaux, et que c’est cette même expansion membraneuse qui, rentrée à l’intérieur dans les monotrèmes et les animaux ovipares, y forme le vestibule commun.

De tous ces détails d’organisation et du fait, qu’il regarde comme très-vraisemblable, que les monotrèmes sont ovipares et manquent de mamelles, M. Geoffroy conclut que l’on doit en former une classe distincte à la fois et des mammifères et des oiseaux et des reptiles.

M. Frédéric Cuvier a lu un Mémoire sur les épines du